“Cem Anos de Solidão”, uma epopeia mítica

Cem Anos de Solidão

Falecido recentemente, Gabriel García Márquez é o autor do livro da minha vida (se é que isso existe…): Cem Anos de Solidão. Sobre a obra [leia aqui um resumo], publico algumas notas retiradas de 100 livres en un seul, de Marianne Arnould e Jean-François Coremans ([s.l.]: Marabout, [imp. 1997], p. 47-48):

Une épopée mythique

A la fois héritier de la tradition orale et des grands récits de fondation, Cent Ans de solitude est le roman par excellence où la réalité et le rêve s’entrecroisent perpétuellement pour donner naissance au mythe. Car c’est bien d’une épopée mythique qu’il s’agit : celle d’un village et de la famille de ses fondateurs dont le destin est indissolublement lié. Implanté loin des axes de communication, coupé du monde, le village abrite des habitants heureux, sous la direction du fondateur José Arcadio Buendia jusqu’au jour où, obéissant aux ordres du destin, la belle autarcie primitive s’ouvrira au monde extérieur.

Rapportée sous le mode de la chronique, l’histoire de Macondo est celle du paradis perdu et de la faute originelle (l’inceste et la naissance, qui s’ensuivit, d’un enfant à queue de cochon). Les hommes y vivent dans l’innocente candeur des premiers âges et les mariages consanguins y sont aussi fréquents que les apparitions de fantômes. Rien d’étonnant alors à ce que le temps y soit cyclique et qu’Ursula vive bien au-delà de son terme normal.

Le temps du récit progresse sur le mode de la spirale : les descendants sont dotés des mêmes défauts et qualités que ceux de leurs ancêtres, les événements procèdent par répétition et l’auteur alterne les sauts en avant et les retours au passé en une subtile alchimie d’où émergera le destin inéluctable prédit par Melquidades.

L’Histoire et les histoires

Du point de vue du mythe, ce n’est pas tant la malédiction des Buendia qui précipite la chute mais bien l’ouverture de Macondo au temps historique. Melquidades et José Arcadio Buendia en sont les hommes de connaissance. Et lorsque viendra le temps des révolutions et du chemin de fer, leur enseignement sera délaissé. L’Histoire ne s’impose pas à Macondo, elle se teinte de couleur locale (les 3.000 morts de la grève des bananeries ne sont qu’une étape dans l’histoire des Buendia) même si elle est l’instrument du destin (l’assassinat des dix-sept fils de José Arcadio).

Cent Ans de solitude, c’est aussi et surtout la chronique des histoires individuelles des membres de la famille Buendia qui tous participent, à leur manière, à l’aboutissement : la perte du paradis originel. Fidèle au mode de narration du récit mythique, Garcia Marquez boucle ainsi son roman par la répétition de l’inceste initial et l’accession à la connaissance (Aureliano déchiffre enfin le manuscrit de Melquidades) tragique d’un destin où tout était écrit.

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