Mitterrand

Mitterrand: quem ousou tratá-lo por François?

A 8 de janeiro de 1996, morreu François Maurice Adrien Marie Mitterrand. Nascido a 26 de outubro de 1916, foi um político francês, secretário geral do PS francês e, durante 14 anos, presidente da França. Sob a sua presidência, foi abolida a pena de morte no país, em 1981. O seu mandato presidencial encerrou-se em maio de 1995, quando foi sucedido por Jacques Chirac. Morreu de cancro seis meses depois [ver outros dados, na Wikipédia].

Jack LANG (nascido a 2 de setembro de 1939), também ele político francês e Ministro da Cultura de François Mitterrand, escreveu um Dictionnaire amoureux de François Mitterrand. É desse dicionário que copio a entrada François. Como se pode adivinhar, são uns parágrafos sobre o modo como os que conviveram com ele trataram Miterrand. Mário Soares referia-se-lhe como mon ami Miterrand (o meu amigo Miterrand): essa familiaridade era comum? Sobre si próprio, Jack Lang é explícito: No que a mim se refere, penso nunca ter chamado François Mitterrand [que, segundo escreve, mantém um certo formalismo burguês] nem pelo seu apelido, nem pelo seu nome.

Mitterrand, FRANÇOIS

Cinquième enfant de Joseph et d’Yvonne, François aurait dû se prénommer Gilbert, comme bien des hommes de sa lignée. Et comme ce sera le cas pour son troisième fils, député PS de Gironde.

Il est baptisé François à l’insistance de sa mère qui admire saint François d’Assise. Fervente catholique, Yvonne Mitterrand, née Lorrain, est soucieuse de placer son enfant sous la protection d’un ami de la nature qui a fait vœu de pauvreté, d’un poète aux pieds nus et du fondateur d’un ordre religieux accueillant, œcuménique et méprisant les stratégies de pouvoir.

Je ne sais trop si ce patronage aura porté ses fruits…

Pour ma part, je pense n’avoir jamais appelé François Mitterrand ni par son prénom, ni par son nom.

Je le rencontre dans les années 1970. La différence d’âge entre nous est forte de plus de vingt ans. Impossible de le traiter en copain. D’ailleurs, cela ne me vient pas à l’idée. Lui non plus ne tutoie pas ceux avec qui il milite, avec qui il travaille, avec qui il gouverne. Il m’appelle « Jack » tout en me vouvoyant.

Quand il est de bonne humeur ou qu’il souhaite obtenir quelque chose, le ton de la voix peut se faire affectueux ou cajoleur. Ce qui ne l’empêche pas de ne jamais se laisser aller à l’émotivité et de retrouver une froideur avec un rien d’ironie au coin des lèvres.

Mitterrand garde un certain formalisme bourgeois qui est aussi le signe d’une attention à l’autre qu’il espère réciproque, d’une prudence dans l’approche, d’un respect de l’autonomie de chacun.

Il refuse de sacrifier aux décravatages décontractés de 68. Il aime mettre une distance qui permet à chacun de préserver son quant-à-soi. Ce quant-à-soi auquel il tient tant.

Et, puis nous ne sommes pas au parti communiste pour que je puisse me permettre de lui servir du « camarade » long comme le bras qui, sous couvert d’égalitarisme, cache mal des hiérarchies secrètes.

Ils sont peu nombreux ceux qu’une longue fréquentation autorise à une ancienne familiarité. Il y a bien sûr ses frères et sœurs, les compagnons de captivité, les membres du réseau de Résistance et quelques compagnons des cabinets ministériels de la IVe République. Après 1981, certains battront en arrière sans que François Mitterrand ne les rappelle à la pratique antérieure, trop soucieux d’imposer une majesté nécessaire à la pérennité d’un pouvoir de gauche.

Pour beaucoup d’entre nous, le premier secrétaire du PS est déjà le président qu’il ne deviendra qu’en 1981.

L’appellation « Monsieur le président de la République » survient quand la situation est officielle ou quand elle devient conflictuelle et que chacun rappelle l’autre à son rang. Mitterrand donne alors souvent à l’opposant du moment le titre qui est le sien, ce qui le met évidemment en position d’infériorité. Et le contradicteur ne peut faire moins que d’en rabattre.

Le plus symptomatique est la façon dont Jacques Chirac ne parvient pas à se défaire de ce rapport de sujétion ironique. C’est au cours du débat télévisé de la campagne présidentielle de 1988. Chirac fait valoir à Mitterrand qu’ils sont tous deux candidats, qu’il n’y a plus d’un côté un Premier ministre de cohabitation et de l’autre un président éternellement dominant.

Le champion de la droite déclare même que, jusqu’au moment de l’élection, il n’appellera plus le président sortant que « François Mitterrand ». Qui lui répond, patelin : « Comme vous voudrez, monsieur… le Premier ministre. »

Lionel Jospin est le seul que je surprends un jour à s’affranchir du respect des convenances. On est en phase de remaniement. Au sortir du premier Conseil des ministres du gouvernement Cresson, il s’affronte au Président qui lui refuse la nomination de Claude Allègre comme secrétaire d’État aux Universités. Faisant assaut de son physique imposant, il apostrophe un président à qui il donne du « François Mitterrand ». Dominé de deux têtes, l’agressé ne bronche pas, réfrigère encore ses attitudes et renvoie froidement à ses études le ministre de l’Éducation nationale.

Mitterrand

||| Que imagem tem o leitor do ex-presidente francês?

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